Un procès inéquitable
Tout au long de son procès, Amnesty International a constaté des violations du droit d’Omar Radi à un procès équitable.
Concernant l’accusation de viol, les demandes multiples de ses avocats de pouvoir procéder au contre-interrogatoire d’un témoin clé à ce sujet ont été refusées par le tribunal pour un motif non-fondé. Le juge a en effet rejeté toutes ces demandes, estimant que ce contre-interrogatoire n’était pas nécessaire, et qu’il risquait de retarder le procès.
Omar Radi a également été condamné pour espionnage en raison d’obtention de fonds étrangers et de ses contacts avec des diplomates, bien que ces points fassent partie intégrante et légitime de son travail de journaliste. Au cours du procès, la défense a demandé plusieurs fois de faire venir à la barre tous les témoins en lien avec l’accusation d’espionnage, y compris les diplomates et organisations cités par l’accusation comme étant de potentiels agents étrangers fomentant des actions contre le Maroc. Ces demandes ont systématiquement été refusées, car l’accusation a soutenu que ces témoignages ne seraient pas impartiaux.
Des difficultés pour l’accusé de s’entretenir avec son équipe de défense
Le droit d’Omar Radi de s’entretenir avec ses avocats n’a pas été respecté. Le 1er juin 2021, lors d’une audience à la Cour d’Appel de Casablanca, il s’est plaint au juge du manque d’intimité dans la pièce où il consultait son équipe de défense en prison, un garde pouvant écouter leur conversation étant systématiquement présent. Ce manque d’intimité a persisté tout au long du procès. L’un de ses avocats n’a par ailleurs pas été autorisé à assister au procès. En arrivant à l’audience, il a en effet reçu un ordre d’expulsion du territoire vers la Belgique.
Ces points constituent autant de violations graves du droit fondamental à un procès équitable. Amnesty International demande aux autorités marocaines d’acquitter Omar Radi des accusations d’espionnage pesant contre lui, et de lui assurer un nouveau procès équitable.
Demande toi aussi aux autorités marocaines de garantir à Omar Radi un nouveau procès équitable en accord avec les standards internationaux, de libérer tous les individus détenus en raison de leurs opinions, et de cesser le harcèlement des dissident·e·s, des journalistes et des activistes au Maroc. Signe la pétition !